La fin du mensonge...

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Alberic et Devun étaient sortis des Catacombes par un chemin qui menait directement dans les Jardins Intérieurs de l'Église. De nombreuses plantes et fleurs poussaient dans ce lieu qui semblait avoir été béni d'Astralia. Aucunes des espèces végétales présente n'avaient fanés depuis tant d'année. Le parfum qui se dégageait était doux et enivrant.

Alberic avança, suivi de Devun. Aucun garde n'était présent dans cette partie de l'Église, ordre du nouveau Patriarche.

Le géant se retourna vers le jeune, et lui dit:

"Tu m'a dit que tu désirais rencontrer le Patriarche, afin de le remercier pour un service qu'il ta rendu c'est bien ça? C'est dommage, je l'appréciais un peu, sûrement pour cela qu'il a fait de moi son successeur. Et oui, notre feu Patriarche Merrick Iovis, n'est plus. Mais maintenant que je sais qu'il a aidé un de ces chiens d'assassins, son nom deviendra le synonyme de traitre, ses restes seront brulés sur le bucher, il perdra la bénédiction de le grande Astralia et son âme erra dans le champ des Supplices pour l'éternité!"

Alberic s'était retourné afin de faire face à Devun. Il était entourer d'une aura dorée, ses yeux brillaient. Il avait dégainer sa lourde masse. Il dit d'une voix grave et emplie de colère:

"Moi Alberic Durnwolf, nouveau Patriarche de l'Ordre des Ecclésiastiques et Juge Suprême du Tribunal Divin. Je te condamne à mort, châtiment unique pour les gens de votre espèce!."

Il leva sa lourde masse afin de l'abattre sur le jeune Devun...

Le colosse et lui étaient sortis à l'air libre, dans un magnifique jardin rempli de fleurs au parfum entêtant. Devun, plus par habitude que par méfiance, jeta un coup d'oeil alentour, et vit l'absence de sentinelles. Soit cet homme n'avait absolument pas peur de lui, soit il voulait lui faire du mal sans que cela se sache, les deux scénarios aisément combinables. Le colosse se mit à parler, et les yeux de Devun s'écarquillèrent très légèrement, signe de stupeur. Il avait devant lui le nouveau Patriarche, l'ancien étant mort il y a peu. Et apparemment, il n'appréciait pas les Assassins... C'était même un euphémisme. Il était entouré d'une aura dorée, brillante, les yeux étincelants. Brandissant sa masse à deux mains, il déclara d'un ton un chouilla trop grandiloquent qu'il condamnait Devun à mort... Il leva sa masse et l'abattit à l'endroit où se trouvait Devun... un instant plus tôt. Ce dernier avait esquivé le coup avec agilité, son sourire ayant disparu de ses lèvres pour laisser place à la concentration. Il songea un instant à activer son Volthron, mais il n'était pas certain du réglage à employer contre une telle force de la nature... De plus, tuer le Patriarche n'aurait pas vraiment fait bon genre, à quelques jours de la date où il essayerait de devenir Roi des Assassins.

Devun reculait, son adversaire essayant toujours de l'atteindre, mais sans succès. Finalement, il arriva près de l'un des murs, le mur d'un construction basse dont le plafond devait être environ à deux mètres et demi de hauteur, selon l'Assassin... Il sauta, attrappa le sommet du mur d'une main et, basculant sur le côté, se reçut en souplesse, accroupi, sur le toit. Il fit ensuite deux pas en arrière, et regarda l'homme, qui avait toujours les deux pieds sur terre et qui le fixait avec colère. Colère que Devun serait en droit de ressentir aussi, après les dures paroles que ce géant avait prononcées à l'égard de Merrick, qui avait toujours servi Astralia avec dévotion.

"Qui es-tu donc, pour décider des actes d'Astralia à sa place? Elle sait certainement ce que l'ancien Patriarche a fait, et l'a donc jugé en conséquence. Qui es-tu, pour faire passer tes opinions personnelles, tant sur Merrick Iovis que sur les Assassins, avant celles d'Astralia?"

Les paroles de Devun pouvaient ressembler à un sermon, mais il ne supportait pas les gens qui se comportaient comme si les dieux étaient à leur botte... Au sujet des dieux, ce dernier avait une opinion assez neutre. Il ne déclarait ni qu'ils existaient, ni le contraire. Il ne dénigrait pas les partisans de l'une ou l'autre de ces causes, mais lui-même n'avait pas vraiment d'opinion... Mais il ne devait pas se laisser distraire par la philosophie, et se concentrer sur le combat probable qui allait suivre...

Alberic l'avait manqué et le manquait encore...l'assassin qui avait reculé en évitant à chaque fois la lourde masse. Ce dernier fut plaqué contre l'un des murs d'un construction assez basse. Il sauta et attrapa le sommet avec l'un de ses mains avant de basculer afin de se recevoir en souplesse, il s'accroupit sur le toit et fixa Alberic:

"Qui es-tu donc, pour décider des actes d'Astralia à sa place? Elle sait certainement ce que l'ancien Patriarche a fait, et la donc jugé en conséquence. Qui es-tu, pour faire passer tes opinons personnelles, tant sur Merric Iovis que sur les Assassins, avant celles d'Astralia?"

Les yeux du colosse s'arrêtèrent sur le jeune Devun, il lui répondit avec une voix étrangement calme:

"Tu t'aventure dans un monde trop complexe pour toi, un monde que tu ne connais guère. Cependant, j'admire ta ténacité à défendre la cause d'un traitre que tu ne connais pas. Merrick, ses actions n'étaient qu'un voile, une illusion afin de satisfaire ses desseins contre nature. J'ai hélas le devoir de t'annoncer que ce ne sont mes opinons personnelles que j'applique, mais bien ceux de la grande déesse. C'est elle qui ma placé sur le trône de l'Église afin que j'accomplisse sa volonté. Dit moi, le crime n'est-il pas le plus odieux manque de respect envers celle qui accorde et reprend le souffle de la vie?

Je pourrais encore t'en parler pendant des heures vois-tu, mais ça serait futile. J'avoue t'avoir légèrement sous-estimer, mais c'est une erreur qui ne se reproduira plus."

Alberic souleva sa masse et l'abattit contre la construction qui s'effondra telle un fétu de paille, ensuite son aura se mit à briller plus intensément. Il posa sa main sur les décombres. Un cercle les entouras, duquel s'éleva une colonne de lumière brulante qui pulvérisa les débris ainsi que tout ce qui aurait pu se trouver à l'intérieur.

Le colosse se retourna, regardant le jardin, il vît qu'un parterres de rose avait été touché pendant le combat qu'il pensait fini. Il s'en approcha et toucha le sol. Le parterres fût regarni de magnifique roses en un rien de temps.

Cependant, il se sentit observé, serait-il possible que cet assassin sois toujours en vie?

"Inutile d'essayer de me surprendre, tu n'y arriveras pas. Mais je dois avouer que tu es un excellent combattant."

Il déposa sa masse sur le sol, il se place en position du lotus et ferma les yeux, se concentrant.

Durant le soliloque du colosse, Devun avait à demi fermé les yeux, secouant légèrement la tête. De toute évidence, ils ne pourraient pas s'entendre, ni arriver à un accord, vu le caractère intransigeant du géant... Lorsqu'il finit de parler, Devun rouvrit les yeux, affichant à nouveau une concentration qu'il n'avait, en réalité, jamais perdue. Ainsi, lorsqu'Alberic abattit sa masse sur le toit de la construction, il était prêt. Il sauta en arrière, atterrissant derrière un muret d'une hauteur qu'il évaluerait à un mètre. Restant caché derrière, il put voir qu'une colonne de lumière avait enveloppé les décombres, pulvérisant tout. Heureusement qu'il n'avait pas été touché, ce n'était pas passé loin... Lui non plus ne devait pas sous-estimer le Patriarche...

"Te surprendre? On verra..."

Le colosse se mit ensuite en position du lotus, se concentrant. Sans faire de bruit, Devun monta à nouveau sur le toit d'un bâtiment bas, puis sur celui d'un plus élevé, jusqu'à atteindre un bâtiment qui culminait à une dizaine de mètres de hauteur. Tout aussi silencieusement, il sortit un couteau de sa ceinture, et le lança sur le colosse... qui l'évita. Enfin, pas tout à fait, car une fine ligne rouge était apparue sur sa joue... A la base, le couteau était censé frapper entre les deux yeux, mais le colosse était bien plus rapide que l'Assassin ne l'aurait cru.

"Tu disais que tu exécutais la volonté d'Astralia... Pourtant, elle n'a jamais dit de détruire les assassins, d'après ce que je sais. Et tu serais plutôt surpris de savoir ce que je sais, je pense... Même si je parais très jeune, je ne le suis plus tant que ça..."

*Il emploie la magie... Une vigilance constante est de mise. S'il refait un coup comme la colonne de lumière de tout à l'heure, je partirai... En fait, je devrais même partir maintenant, mais si je pouvais m'expliquer avec lui avant, ce serait mieux...*

"Quoi qu'il en soit, je ne te veux pas spécialement de mal. Aussi, si nous pouvions nous entendre... Mais j'entends déjà ta réponse: Tu es un assassin, tu dois mourir car le crime est le plus grand des péchés et qu'Astralia nous a confié, à nous les Ecclésiastiques, la noble tâche de remettre les gens sur le droit chemin et de châtier ceux qui doivent l'être..."

Devun avait mis un peu d'ironie dans son imitation du Patriarche, qui, il faut l'avouer, l'agaçait profondément, avec sa grandiloquence et ses manières...

La lame siffla, le patriarche l'évita, mais fut légèrement blessé. Cependant, sa blessure se referma aussitôt. Il écouta Devun lui parler:

"Tu disais que tu exécutais la volonté d'Astralia... Pourtant, elle n'a jamais dit de détruire les assassins, d'après ce que je sais. Et tu serais plutôt surpris de savoir ce que je sais, je pense... Même si je parais très jeune, je ne le suis plus tant que ça...

Quoi qu'il en soit, je ne te veux pas spécialement de mal. Aussi, si nous pouvions nous entendre... Mais j'entends déjà ta réponse: Tu es un assassin, tu dois mourir car le crime est le plus grand des péchés et qu'Astralia nous a confié, à nous les Ecclésiastiques, la noble tâche de remettre les gens sur le droit chemin et de châtier ceux qui doivent l'être..."

Alberic se releva, se saisissant de sa masse, il l'accrocha dans son dos. Il souriait, il dit ensuite à l'intention du jeune Devun:

"Bravo, Merrick avait donc raison, malgré la haine que j'ai laissé transparaître tu ne me déteste pas. Je savais qui tu étais à la première seconde ou je t'ai vu. Tout ce que j'ai fait la, n'était que la dernière volonté de notre ancien Patriarche.

J'avais comme mission de voir de quoi tu étais capable, jeune Devun. Tu a réussis à me toucher, je t'en félicite, cela ma fortement surpris.

Si tu veux bien descendre de la haut, nous pourrons en discuter plus longuement et je pourrais même te conduire sur la sépulture de Merrick afin que tu lui fasse tes adieux."

Devun regardait maintenant le Patriarche d'un air blasé. Une fausse haine? Une dernière volonté? Mouais... Le langage employé lors des années qu'il passa à Memoris dans son adolescence lui revient à l'esprit, et il ne put s'empêcher de murmurer pour lui-même:

"L'est chelou ce type... Voir de quoi j'suis capable... 'puis quoi encore... La dernière volonté d'Merlok? Chelou aussi, c'lui-là..."

Puis, il remarqua comment il était en train de parler, et se gifla mentalement. Il ne fallait pas que ça revienne, le temps qu'il avait mis pour "désapprendre" cette façon de parler... Il se souvenait d'un savon mémorable que lui avait passé son père, car il avait eu le malheur d'appeler devant lui Merrick "Merlock"... Il sourit à cette pensée. Mais le nouveau Patriarche l'invitait à descendre, ce qu'il fit après quelques hésitations.

*Restons vigilant, cela vaut mieux...*

"J'arrive... Et je ne suis pas si jeune que cela, je te ferai remarquer."

Devun sourit à nouveau... Maintenant que le combat n'avait pas eu de suite, il était un peu resté sur sa faim, et avait envie de se défouler... Autant il avait pu rester calme, concentré et réfléchi lors du combat et avant, autant, maintenant, il avait une envie folle de faire quelque chose de stupide, rien que pour voir le visage d'Alberic... Il regarda vers le sol de son perchoir, à une dizaine de mètres de hauteur. Au sol, un espace d'environ trois mètres, puis un muret qui lui arrivait l'épaule, puis le jardin où se trouvait le Patriarche... Devun sourit de plus belle, puis fit la première idiotie qui lui vint à l'esprit... Il sauta.

Il se reçut en souplesse, accroupi derrière le muret. Depuis qu'il était petit, il ne savait pas pourquoi, il était plus souple et plus résistant aux chocs que ses camarades du même âge, et même que les plus âgés... Il ne se releva pas tout de suite, voulant voir la réaction du Patriarche...

Le regard que Dévun avait posé sur le Patriarche était un regard...blasé. Ce qui fît sourire le Patriarche intérieurement.

*Il ne me croit pas, enfin c'est normal après tout*

Alberic attendait patiamment que Devun se décide à descendre, ce que fît se dernier après avoir lancé une dernière réplique au géant:

"J'arrive... Et je ne suis pas si jeune que cela, je te ferai remarquer."

Les yeux du Patriarche s'écarquillèrent lorsqu'il vît le jeune homme sauter du haut de son perchoir et atterrir derrière le petit muret.

Il se déplaça à une vitesse impressionnante afin d'arriver aux cotés de Devun:

"Merrick m'avait prévenu que tu étais du genre à faire des actes irréfléchis, mais je n'aurais pas cru que ça serais à ce point là."

La main d'Alberc fut entourée d'une aura dorée, il posa cette dernière sur le dos de Devun, qui fut à son tour recouvert par cette lumière, qui emplissait toute personne la recevant d'un calme et d'une paix intérieure presque irréelle.

"Tu à maintenant retrouvé toute ton énergie, comme si nous avions jamais combattu. Tel est le don qu'accorde Astralia à ses fidèles. Alors, si tu voulais bien te relever, nous pourrions discuter."

Durant sa chute, Devun avait remarqué que les yeux du Patriarche s'étaient écarquillés. Ensuite, ce dernier bougea à une vitesse impressionnante, la même que celle avec laquelle il avait évité son couteau, pour se retrouver à ses côtés. Il dit que Merrick l'avait prévenu qu'il pouvait faire des actes irréfléchis... Mais ni Merrick, ni lui apparemment, n'avaient compris que Devun tirait parti des pires stupidités. En effet, maintenant, le Patriarche était en train de lui rendre son énergie - Devun ne lui avait évidemment pas dit qu'il n'en avait dépensé que très peu, et qu'esquiver une dizaine de coups et sauter sur deux/trois toits n'étaient pas épuisants, au contraire. Cette action le remplissait d'un bien-être presque irréel. L'Assassin, qui aurait pu bloquer cette sensation, n'en fit rien, car grâce aux trois réactions qu'il avait pu observer chez le Patriarche, Devun savait maintenant que ce dernier avait dit la vérité en voulant lui parler et arrêter le combat.

Alberic lui demanda de se relever, ce qu'il fit rapidement, après tout il n'était pas blessé. Il épousseta rapidement ses vêtements couverts de poussière, puis vérifia les attaches de son sabre dans son dos. Il doutait que ce dernier ait souffert des diverses acrobaties pratiquées et de la chute, car il avait déjà fait bien pire, mais il préférait vérifier.

"Merci."

Même si cela s'était avéré quasi inutile, il était important de remercier Alberic pour l'énergie qu'il lui avait rendue, car l'une des choses que Devun avait intégrée très rapidement était que la politesse servait dans absolument toutes les situations. Il regarda rapidement alentour, et son regard tomba sur le bâtiment que le Patriarche avait pulvérisé de sa masse en essayant de le toucher. En le désignant du doigt, l'Assassin demanda:

"A quoi servait ce bâtiment? Etait-il important? S'il l'était, je suis désolé, c'est en partie de ma faute s'il est détruit..."

L'Assassin avait retrouvé tout le calme et toute la réflexion qui le caractérisait dans 99.9% des cas. Mais il ne regardait pas son interlocuteur, car il ne voulait pas avoir mal à la nuque à force de devoir lever la tête pour pouvoir voir son visage...

Devun se releva et épousseta ses vêtements, il remercia Alberic. Il lui demanda en adressant un regard au décombres si ce bâtiment avait une quelconque utilité. Le jeune homme semblait fatigué de devoir dresser la tête pour regarder le géant.

Alberic sourit, puis il répondit à la question de Devun:

"Ne t'en fait pas pour ce bâtiment, c'était un vieux débarras qui ne servait guère."

Le sourire disparu des lèvres du colosse, il n'avait pas l'habitude de paraître aimable. Il repris:

"Bien, je crois que je te dois des explications, alors commençons par le début:

Il y a quelques mois, notre ancien Patriarche Merrick Iovis, m'a convoqué, afin de me faire part de diverses choses d'assez grandes importances.

La première était qu'il sentait sa mort venir, non pas à cause de l'âge, mais Merrick savait qu'un complot était en marche contre lui, il ne figurait pas dans les petits papiers de l'Empire, et son influence auprès des divers puissances de ce monde en dérangeait plus d'un.

La seconde, était que je deviendrais son successeur au sein de l'Église, il avait une confiance aveugle en moi, il m'a choisi afin que je dirige l'Église dans le chemin le plus droit possible. A fin de dissimuler nos véritables desseins, c'est à dire, retrouver qui à attenté à la vie de notre ancien Patriarche, j'ai instauré l'Inquisition. Très peu d'ecclésiastiques sont au courant de cela, nous agissons dans l'ombre. C'est pourquoi je te conseillerais la plus grande prudence.

La dernière choses dont voulait me parler Merrick, s'était toi. Il m'a annoncé qu'un homme, assez jeune viendrait à sa rencontre, mais qu'il serait trop tard. Il ma donc charger de t'accueillir, il ma également révélé qui était ton père et ton oncle. J'ai évidemment refusé, mais il s'y attendait. Il m'a conseiller de te tester par moi même et malgré toute la haine que je pourrais te vouer, tu ne m'en voudrais pas. Et il avait raison et je vais exaucé sa dernière volonté en t'accordant la protection de l'Église.

Maintenant, il est temps que je te conduise à lui."

Alberic s'avança vers l'immense statue d'Astralia qui trônait au centre du jardin et pressa une roche. Le sol trembla et la statue se mit à léviter lentement, jusqu'à être sortie complètement de son socle. Un trou béant était apparu la ou ce trouvait la statue quelques minutes plus tôt. Puis un bruit léger d'ascension ce fît entendre, un cercueil de verre finement décoré apparu. Il contenant le corps de Merrick Iovis, parfaitement conservé.

"Voila tout ce qu'il nous reste de Merrick."

Alberic ferma les yeux, comme si il priait pour l'âme de son défunt Patriarche.

Le bâtiment n'était alors pas important... Tant mieux. Quoique, Devun avait toujours trouvé que les religieux avaient l'étrange habitude de construire de beaux bâtiments même pour les fonctions les plus modestes... Cela devait coûter horriblement cher en temps comme en argent...

Puis, le Patriarche expliqua au jeune Assassin diverses choses à propos de son prédécesseur, Merrick. Dans son for intérieur, Devun était admiratif quant à la quantité d'informations récoltées par le défunt Patriarche. Divination ou espionnage, il avait été extrêmement bien renseigné... Mais, au fond, cela ne l'étonnait pas plus que cela, car, dans ses souvenirs, Merrick lui avait toujours paru d'une grande intelligence à l'égal de sa sagesse tant que de sa foi.

Ensuite, ils s'approchèrent tous deux de la statue d'Astralia trônant au centre du jardin, qui se mit à s'élever dans les airs. L'assassin se doutait que c'était l'oeuvre d'une quelconque magie, mais la plateforme qui monta du trou, une fois la statue complètement retirée, était victime d'un phénomène purement mécanique. Au centre de cette plateforme se trouvait un cercueil de verre, finement ciselé et décoré avec un mélange de sobriété et de richesse discrète. Dans ce dernier reposait Merrick... Ses cheveux, que Devun avait connus châtains, étaient gris, et ses traits creusés. De toute évidence, il n'était pas mort sans douleur, même si l'on ne voyait aucune trace de sang sur son corps...

Devun s'agenouilla auprès du cercueil. Ce n'était pas qu'il ne ressentait aucune émotion à voir la dépouille de feu Merrick, mais il les maitrisait à la perfection et ne laissait donc filtrer aucun chagrin. Le chagrin était inutile de toute façon, ce qu'il devrait faire, c'était aller de l'avant, et venger sa mort. Murmurant, il prononça quelques mots à la mémoire de l'ami de son père...

"Merrick, tu as été un ami, pour moi comme pour mon père. Ceux qui t'ont fait cela méritent un châtiment... Alberic y veillera sans doute, et je l'y aiderai."

Puis, il se redressa et se tourna vers le Patriarche, qui avait les yeux fermés.

"Je vais faire également mon possible, de mon côté, pour trouver ceux qui ont fait cela à Merrick... Mais, je vais devoir m'en aller, je ne suis pas revenu en ville pour folâtrer et faire coucou à ceux que je connais..."