Remercier, mais trop tard...

[Note: Ceci se passe 2/3 jours avant que Devun tue l'ancien Roi, il ne l'est donc pas encore.]

Devun marchait dans les Catacombes, silencieux. Depuis son entrée, il avait dû parcourir une certaine distance, et malgré quelques hésitations, on pouvait voir qu'il suivait un chemin connu. Il n'était pas ici par hasard. Il tenait à remercier en personne Merrick Iovis, le Patriarche de l'Ordre des Ecclésiastiques. En effet, douze années auparavant, alors qu'il devait fuir la ville pour ne pas se faire tuer par les Assassins, le Patriarche l'avait caché pendant quelques jours dans l'Eglise, avant de le faire sortir de la ville... Son père et le Patriarche avaient été alliés, presqu'amis, et c'était au nom de cette alliance que Devun comptait aller le remercier, et également lui faire part de ses projets d'assassinat, car il était presque persuadé d'avoir son soutient...

Le neveu du Roi était vêtu de sa tenue d'Assassin, même s'il ne faisait pas partie du Clan. Il portait chemise, pantalon et bottes noirs, et avait ses cheveux noués dans le dos. Il doutait que le Patriarche le reconnaisse, il devrait donc s'annoncer...

Soudain, il arriva à une fourche, entendit des pas provenir du couloir de gauche. Quatre personnes apparemment. Devun se tapit dans l'ombre et les regarda passer, trois avec une robe blanche trainant presque une quatrième, une jeune fille. Ils passèrent devant lui sans le remarquer. Le jeune Assassin nota la présence d'un véritable géant, mesurant certainement plus de deux mètres et avait plus de muscles que trois "Devun" réunis. Il ne se souvenait pas de l'avoir vu la dernière fois qu'il était venu...

Devun resta dans l'ombre, sans bouger. Il n'avait aucune idée du temps qui s'était écoulé, mais l'Assassin était patient et le temps ne signifiait rien pour lui. Puis, après ce qu'il pensait être quelques heures, il entendit à nouveau des bruits de pas. Devun sortit de l'ombre, il n'avait pas que cela à faire après tout, et se composa un sourire aimable. Il ne savait pas qui était la personne qui arrivait, car le couloir tournait à cet endroit, mais qu'importe, il fallait bien se présenter...

"Bonjour, auriez-vous l'amabilité de m'indiquer où se trouve le Patriarche?"

Alberic avait quitté la salle au deux visages. Il avait marché dans les Catacombes afin de regagner l'air frais de l'extérieur.

Soudain, un personnage sortit de l'ombre, affichant un sourire aimable.

"Bonjour, auriez vous l'amabilité de m'indiquer où se trouve le Patriarche?"

Le géant s'arrêta net, son visage ne dévoilait aucun sentiments, rien n'étais perceptible. Il observait lentement la personne qui s'était dressée devant lui. Elle avait de long cheveux rouge qui étaient attachés dans son dos, elle était aussi vêtue d'une chemise, d'un pantalon et d'une paire de bottes, le tout de couleur noir. Ses yeux était d'un vert émeraude légèrement brillant.

*Cette tenue...ces chiens d'assassins seraient-ils assez fous pour se montrer devant moi?*

Son interrogation était étouffée à l'intérieur, personne n'aurait pu se douter qu'il était pensif.

*Cette personne désire voir le Patriarche, très bien. De plus, elle ne semble pas savoir que l'ancien Patriarche est mort et que c'est désormais moi qui dirige cette Église.*

Alberic parla, d'une voix grave:

"Vous désirez une audience avec le Patriarche? Je serais ravi de vous conduire à lui, mais pourrais-je connaître la raison qui vous pousse à le rencontrer?"

La personne qui se trouvait en face de lui était le géant que Devun avait vu passer tout à l'heure... Apparemment inexpressif, l'homme le regardait. L'assassin conserva un sourire aimable aux lèvres, mais se demandait pourquoi son interlocuteur ne disait rien, ne montrait rien... Il semblait dépourvu de sentiments.

Après quelques secondes, le colosse répondit d'une voix grave qu'il voulait bien le conduire au Patriarche, mais qu'il souhaitait savoir la raison de sa visite... Après tout, c'était normal qu'il se pose des questions, personne ne devait le reconnaître, et la tête de cet Ecclésiastique ne lui disait rien non plus...

"Je souhaiterais le remercier pour un service qu'il m'a rendu il y a douze ans, au nom de son amitié avec feu mon père..."

Devun avait légèrement baissé la tête en parlant. Même si parler de la mort de son père ne l'affectait plus après toutes ces années, généralement, il valait mieux faire comme si c'était le cas car sinon on paraissait suspect aux yeux des gens... En la relevant, il vit que le colosse le fixait, et il lui rendit son regard, un regard autant dépourvu d'arrogance que de crainte. Il ne comptait pas se montrer supérieur, mais ne voulait pas non plus se faire marcher sur les pieds...

"Je souhaiterais le remercier pour un service qu'il m'a rendu il y a douze ans, au nom de son amitié avec feu mon père..."

L'inconnu avait légèrement baissé la tête en parlant, comme si abordé le sujet de la mort de son père l'affectait.

Alberic regardait toujours l'inconnu, comme si il essayait de sondé son esprit, bien que cela lui sois impossible. Il repris la parole:

"Bien mon enfant, je vais te conduire à lui."

Le géant avança dans une direction, mais s'arrêta:

"Je te pries de m'excuser, je ne me suis pas présenté. Mon nom est Alberic Durnwolf. J'espère que tu ne tiendra guère rigueur de la question que je t'ai posée, mais par les temps qui cours, je me dois d'être méfiant. Maintenant, suis-moi. Je vais te conduire à la personne qui tu désires rencontrée. Ha oui, permet moi de te demander quel était le nom de ton père? Peux-être aurai-je pu le connaître."

[Je te laisse répondre, ensuite direction les Jardins ^^]

"Bien, mon enfant, je vais te conduire à lui..."

Le colosse allait donc le conduire au Patriarche... Tant mieux, il pourrait donc le remercier... Il se présenta, et demanda le nom de son Père. Devun était réticent, il ne voulait pas révéler ni son identité, ni celle de son père, pas avant de s'être vengé... Non, il ne pouvait rien dire. Il devait trouver une solution, une excuse plausible... Il réfléchissait intensément mais son visage ne laissait rien paraître. Son père? Oui, bonne excuse...

"Je suis désolé, je ne peux pas vous le dire... Mon père... il m'a chargé d'une mission lorsque je reviendrais à Memoris, et m'a dit de ne pas révéler son identité avant qu'elle soit accomplie... Néanmoins, vous pouvez m'appeler Devun... Alberic."

L'assassin ne savait pas très bien s'il devait vouvoyer ou tutoyer ce colosse. Dans le doute, il préféra se montrer poli, ne tenant pas se brouiller avec les Ecclésiastiques... Plus tard, il aurait peut-être besoin de leur soutien, une fois qu'il se serait vengé et qu'il aurait pris le contrôle des Assassins?

[Désolée, c'est pas terrible... >_<]

[La suite c'est par là: https://memoris.forums-actifs.net/jardin-interieur-f56/la-fin-du-mensonge-t80.htm#106 ]