Pouvoir parler tranquillement

|Vient du Hall de gloire.|

Lorsque Carmin ouvrit la porte du bar où il était avant d'aller dans le Hall, il vit qu'il n'y avait qu'une demi-douzaine de personnes dans la salle principale repartie un peu partout. C'était déjà mieux qu'au Hall, mais on pouvait toujours faire mieux.
La salle principale n'était pas immense, mais avait des dimensions respectables. Les murs devaient, à la base, avoir une couleur jaune. Le sol était quant à lui parsemé de débris de verre. Une dizaine de tables étaient mises un peu partout, sur la plupart se trouvait une nappe brune en mauvais état. Au bout de la salle il y avait le comptoir derrière lequel se trouvait le barman, un homme joufflu et rondouillard. Il restait peu de cheveux sur sa tête car il avait de la calvitie, mais ceux qui restaient étaient d'un noir de jais. Derrière le comptoir se trouvait une entrée qui donnait sur l'arrière boutique, elle était "dissimulée" par un rideau bruns.
Il était normal que le bar soit désert, il commençait à se faire tard, les véritables assassins étaient pour la plupart partit travailler quant aux autres, ils devaient être dans les hôtels ou chez eux pour se morfondre sur leur misérable sort. C'était triste pour eux de ne plus faire partie des assassins, certes, mais ils n'avaient qu'à travailler...

Carmin fit quelques pas à l'intérieur et tient la porte pour que Devun puisse rentrer, il lui fit un clin d'oeil pour lui dire qu'il allait s'occuper de tout. Il se dirigea vers le comptoir et fit un signe discret de la main que seul le barman et Carmin pouvaient voir. Lorsqu'il arriva au comptoir, le barman le regarda en souriant et il lui parla de sa voix grave mais sympathique.

"Salut mon vieux, qu'est-ce que je peux faire pour toi ?"

"Mon ami et moi voudrions boire ton alcool le plus fort."

Carmin avait fait un signe de la tête vers Devun en parlant de "son ami". Ce qu'il avait dit concernant l'alcool un mensonge, Carmin ne touchait de toute jamais à l'alcool car il avait remarqué qu'il perturbait l'esprit ainsi que le vue, à plus forte dose. Il ne prenait qu'un simple verre de bon vin de temps à autre, mais c'était tout de même extrêmement rare. Pourtant, si Carmin n'avait pas fait son signe en arrivant, le barman lui aurait servi son alcool, tant son mensonge était parfait. Ni sa voix, ni ses yeux, ni ses gestes ne le trahissaient.

Le barman sembla chercher une bouteille sous le comptoir, mais lorsqu'il releva la tête, il avait les mains vide et un regard penaud.

"J'suis désolé, mais j'en ai plus ici... Mais... tu connais la Maison et je te connais bien, tu peux aller en chercher à la cave et ton ami peut t'accompagner, à deux, ce sera sans doute plus rapide pour trouver la bouteille."

Carmin vit un signe de la main à son Roi pour que celui-ci le suive, ils passèrent à l'arrière boutique et le jeune assassin sourit à Devun.

"J'espère que tu ne voulais pas boire d'alcool, car ce n'est pas ce que nous allons faire."

Il se détourna du Roi et se plaça face à un des quatre murs. La salle était encombrée de caisses recouvertes par des draps blancs, elles contenaient sans doute des bouteilles et autres objets divers, mais ce n'est pas ce qui intéressait Carmin. Il regarda le mur devant lequel il se trouvait, et, après l'avoir regardé un moment, il appuya sur une des briques du mur face à lui. La brique était en fait un interrupteur, interrupteur qui désactivait une illusion. Une fois l'illusion levée, il se révéla qu'il y avait un porte en acier juste en face du jeune homme. Ce dernier l'ouvrit et rentra dans la pièce sombre qui s'offrait à lui. Lorsqu'il entra, il appuya sur un nouvel interrupteur qui fit s'allumer une lampe électrique accrochée au plafond.
Les murs de la salle, assez étroite, étaient fait en métal, il n'y avait aucune fenêtre. Au centre de la pièce trônaient une table entourée de quatre chaises.
Carmin avança et invita Devun à faire de même. Après que le Roi soit rentré, il ferma la porte, ce qui eut pour conséquences de réactiver l'illusion du côté de l'arrière boutique. L'assassin regarda Devun avec un sourire.

"Assieds-toi, je t'en prie. Ce n'est pas très confortable, mais au moins on sera tranquille, il n'y a aucun risque pour qu'on nous entende, les murs sont insonorisés."

Devun suivit Carmin hors du Hall de Gloire. Il s'était crispé un instant lorsque ce dernier avait envisagé la possibilité de le trahir, mais le jeune brun avait presque aussitôt éclaté de rire, le regard franc, et Devun sut qu'il pourrait toujours faire confiance à ce jeune homme, qu'il ne connaissait pourtant que depuis quelques heures. Ils marchèrent un moment, puis Carmin poussa la porte d'un bar, dans lequel étaient disséminées une demi-douzaine de personnes. C'était déjà mieux, mais c'était encore trop. Carmin lui fit un clin d'oeil, comme pour lui dire qu'il se chargeait de tout, et le Roi se contenta de rester en retrait, les mains croisées dans le dos, un léger sourire aux lèvres.

Le jeune homme bougea ensuite légèrement la main, adressant sans doute un signe au barman. Devun était impressionné par sa discrétion. A part lui, personne n'avait remarqué... Et encore, si lui-même n'avait pas été vigilant, il ne l'aurait sans doute pas vu non plus. Carmin demanda de l'alcool au barman, chose qui surprit le Roi. En effet, il n'avait pas envie de boire, bien qu'il ne soit pas contre un verre de temps en temps. Et cela n'avait pas non plus l'air d'être le genre du brun... C'était peut-être un code?

Le barman sembla chercher une bouteille, mais n'en trouva pas. Il proposa aux deux assassins de se rendre dans l'arrière boutique pour voir s'il y en avait, ce qu'ils firent. Dès qu'ils y furent, Carmin confirma les doutes de Devun. En effet, ils n'étaient pas là pour boire de l'alcool. Le jeune homme appuya sur une brique et une porte en métal apparut, ou plutôt l'illusion qui la cachait se dissipa. Ils entrèrent tous deux dans la pièce, austère, mais qui dégageait un rassurant sentiment de sécurité. Carmin lui dit qu'ils pouvaient parler tranquilles, car les murs étaient insonorisés. Tant mieux... Il pourrait lui parler sans crainte d'être entendu. Le Roi tira une chaise pour Carmin.

"Je t'en prie, assieds-toi, on sera plus à l'aise pour discuter..."

Devun s'assit à son tour, sans toutefois enlever son sabre de son dos. Même si les murs n'avaient pas d'oreilles ici, mieux valait être prudent... Il croisa ses bras sur la table, regardant son interlocuteur qui était assis en face de lui, un sourire aux lèvres. Il espérait ne pas s'être trompé en pensant lui faire confiance, car ce qu'il allait lui demander ne plairait certainement pas à l'un de ces "faux assassins" qui étaient présents dans le hall.

"Tout d'abord, je voulais te dire que j'ai une grande confiance en toi, confiance que je pense et que j'espère justifiée. C'est pour cela que je t'ai demandé de te parler à l'écart, car ce que je vais te dire ne doit pas être entendu par ces simulacres d'assassins qui font partie du Clan."

Le Roi attendit une éventuelle réaction de la part de Carmin, puis poursuivit.

"Demain, comme je l'ai dit aux autres Assassins, je soumettrai les Assassins à plusieurs tests, assez simples mais qui suffiront à éliminer la très grande majorité des incapables, d'après moi. Par contre, d'après le luxe dans lequel ils vivent, ils n'apprécieront pas particulièrement d'être congédiés sans cérémonie du Clan, je pense...

Je crains particulièrement qu'ils n'aillent, pour préserver leur situation matérielle, vendre des informations concernant les Assassins aux Impériaux. Ce qui serait plus que compromettant pour nous... C'est là que tu devrais intervenir, Carmin. Je n'aime pas spécialement faire tuer des gens inutilement, mais je pense qu'ici cela se justifie... J'aimerais que tu formes une phalange composée d'une dizaine d'assassins en lesquels tu as confiance. Avec eux, tu assisteras aux épreuves sans y participer, car vu ton niveau tu les réussirais sans peine. Toi et les autres assassins de cette phalange devrez regarder et mémoriser les personnes qui échouent aux épreuves, pour ensuite les éliminer. Par contre, si tu as une autre opinion ou d'autres idées à me soumettre, n'hésite pas, je suis ouvert à toutes les suggestions."

Devun décroisa les bras et se redressa sur sa chaise, regardat toujours son interlocuteur, un sourire aux lèvres. De par son ton, c'était plus une proposition, une demande qu'il formulait plutôt qu'un ordre. Il espérait sincèrement que, comme il le pensait, Carmin était d'accord avec ses idées, et qu'il allait accepter ce qu'il proposait...

[Roman Powa! xD]

Carmin s'assit sur la chaise en bois que Devun tira pour lui en le remerciant d'un sourire. Devun s'assit ensuite sans pour autant retirer son arme. Sans doute une simple mesure de sécurité... envers lui ? Carmin ne savait pas pourquoi, mais il ne le pensait pas vraiment, ce qui fut justifié par ce que lui dit son Roi après avoir croisé les bras sur la table. Cette confiance était en réalité réciproque. Carmin faisait confiance à Devun pour qu'il change l'ancien système et le fasse devenir quelque chose de mieux et il était prêt à l'aider s'il en avait besoin. Voyant que Devun ne parlait plus, il se permit de le remercier avant qu'il explique ce qu'il lui voulait.

"Je te remercie de me faire confiance, Devun."

Après qu'il ait parlé, Devun reprit la parole et Carmin l'écouta attentivement tout en restant silencieux. Carmin avait baissé la tête pendant qu'il écouter, il n'avait pas de sourire aux lèvres, il était... pensif. L'idée de tuer des gens comme ça ne lui plaisait pas vraiment, mais il devait avouer qu'il avait lui même penser à cela. Tous n'essaieraient sans doute pas de trahir les Assassins, mais certains essaieraient, il n'y avait pas de doute à avoir. Malgré son jeune âge, Carmin réfléchissait parfois comme quelqu'un ayant beaucoup plus d'expérience... Parfois, Carmin s'en doutait, il fallait payer pour d'autre pour les empêcher de commettre une erreur. Cela pouvait se traduire par un sacrifice volontaire, mais sûrement par quelque chose de plus grave, comme une guerre, par exemple. Devun lui demandait quelque chose entre les deux, une sorte de sacrifice involontaire pour éviter une guerre... De toute manière, Carmin était un assassin, son métier était de tuer, et puis, il avait beau aimer le risque, il ne pouvait pas miser la vie de tous les assassins en laissant la vie sauve à toutes les personnes qui ne réussiraient pas le test. En ce qui concernait la phalange d'assassins, il avait déjà son idée sur les gens à recruter... Ses tuteurs et l'homme qui était seul lorsqu'il arriva dans le Hall faissaient partie des gens de talent en qui il avait confiance. Sa décision était prise, et elle l'était en réalité depuis le début, il n'avait en tête aucune autre possibilités, si ce n'était de filer les gens qui raterait les tests, mais ce serait trop longs et fastidieux, ils ne pouvaient pas se permettre de faire cela...
Carmin releva la tête et regarda Devun droit dans ses yeux. D'ailleurs, ses yeux verts avaient quelque chose de... particuliers... À première vue, le Roi ne portait aucune lentille, ce magnifique vert devait donc être leurs couleur d'origine. Il était resté un bon moment silencieux, et il était possible que Devun s'impatientait, mais un bon assassin se devait d'être patient...

"Je vais t'aider, Devun. Je vais t'aider, mais s'il y avait un moyen tout aussi efficace qui pourrait nous empêcher de tuer des innocents, je l'utiliserais tout de suite. Il existe bien des machines qui permettent de savoir si une personne ment, mais elles ont beau être extrêmement performants certaines personnes possèdent des puces et autres gadget pour détraquer ses machines et pouvoir mentir sans impunités... Mais je vais t'aider, pour sauver l'ordre des Assassins..."

Pendant qu'il parlait, Devun avait remarqué que son interlocuteur gardait la tête baissée, semblant réfléchir intensément. Le Roi le comprenait... Tuer ou laisser la vie sauve au tiers de la communauté des Assassins n'était pas une décision facile à prendre... Après qu'il eut fini de parler, Carmin resta silencieux un long moment... Il devait certainement peser le pour et le contre de la proposition de Devun, et chercher une autre solution... Ce dernier lui-même n'en avait pas trouvé. Sinon, il n'aurait pas proposé cette alternative, car il n'aimait pas tuer des innocents. Mais s'il ne le faisait pas, le Clan avait de grandes chances de s'effondrer et de sombrer dans l'anarchie la plus complète...

Le sourire de Devun était tendu, presque contrit, espérant une réponse affirmative mais regrettant en même temps de devoir demander cela à Carmin, qu'il ne connaissait que depuis quelques heures. Finalement, ce dernier releva la tête et le regarda dans les yeux. Le Roi put lire dans son regard de la détermination, mais était plutôt fasciné par les reflets dorés qui ondoyaient dans ses yeux bruns... Ils se fixèrent quelques secondes comme cela, puis Carmin se mit à parler, baissant légèrement les yeux, et le charme se rompit. Il disait que s'il avait eu une autre solution, il l'aurait plutôt appliquée, et Devun ne pouvait que lui donner raison, mais qu'il allait l'aider... Le Roi se détendit. Il avait eu raison de lui faire confiance, à présent, il ne douterait plus de lui...

"Merci, Carmin. Merci, mon ami, de m'aider... Cela sauvera probablement le Clan..."

Puis, son sourire s'effaça, et il poursuivit.

"Moi non plus, je n'apprécie pas particulièrement cette solution, mais il n'y en a pas d'autre... Je suis désolé de te demander cela, mais je ne vois pas à qui d'autre m'adresser..."

Un sourire amical refit son apparition sur le visage du Roi. Poussant sa chaise en arrière, il se leva et s'approcha de Carmin, qui s'était lui aussi mis debout.

"Mais je parle, je parle, et je ne sais pas si tu as du travail ce soir..."

Devun s'interrompit un instant et baissa légèrement la tête, réfléchissant à ce qu'il allait dire ensuite. Puis, il la releva et poursuivit:

"Quant à la phalange d'Assassins, je ne sais pas qui tu comptes choisir et quand ils sont disponibles, mais je te fais entièrement confiance... Si tu veux les retrouver maintenant, il n'y a aucun problème, mais si tu n'as rien, que dirais-tu d'aller boire un verre, vraiment cette fois?"

Le Roi avait un sourire amusé aux lèvres, en rappelant l'excuse employée pour qu'ils puissent se rendre dans cette salle pour discuter...

Devun remercia Carmin, mais d'après ce dernier, il n'avait pas vraiment à le faire. Il ferait tout pour le clan qui l'avait recueilli alors qu'il n'était encore qu'un enfant. Devun lui dit ensuite que ça ne lui plaisait pas non plus de tuer des innocents. Avaient-ils le même point de vue sur encore beaucoup de chose... ? Jusqu'à présent, ils avaient presque toujours, si pas toujours, été d'accord entre eux, leur avis concordant à chaque fois... Carmin trouvait ça un peu bizarre, mais il arrêta de penser à ça quand Devun se reprocha. Il se leva pour être à sa hauteur et pour pouvoir le regarder dans les yeux. Le Roi dit qu'il parlait beaucoup alors qu'il ne savait pas si Carmin avait du travail pour ce soir. Il s'interrompit ensuite.
Le jeune assassin voulut lui dire qu'il n'avait rien à faire, si ce n'était ce qu'il lui avait demandé de faire, recruter la phalange d'assassins, ce qu'il avait l'intention de faire le plus vite possible mais le Roi recommença à parler, n'ayant sans doute pas vu que Carmin voulait lui répondre. Mais il lui parla justement des assassins à recruter. Le Roi avait-il donc le pouvoir de lire dans les esprits ? Ou était-ce un simple hasard ? Carmin préféra penser que ce n'était qu'un hasard, il n'appréciait pas l'idée qu'on farfouille dans sa tête, surtout sans sa permission...
Le nouveau Roi lui demanda s'il ne voulait boire un verre. La remarque à la fin de sa phrase laissait sous-entendre qu'il pensait à l'excuse qui leur avait permis de venir dans cette salle sans que les personnes se trouvant dans la salle principale le sachent.

"J'avais en effet l'intention d'aller recruter les membres de la phalange au plus vite, mais puisque tu me proposes de boire un verre, je pense que la phalange peut attendre. Par contre, je ne touche jamais à un alcool fort... "

Carmin sourit au roi et il ouvrit doucement la porte en métal qui s'ouvrit sans bruit. Il connaissait le patron, il n'aurait laissé passé personne dans l'arrière boutique pendant que lui et Devun étaient en train de parler. Il s'avança et, avant de rentrer à nouveau dans la salle, il fit signe à Devun de fermer la porte. Après être rentrer il regarda le patron, qui le regardait lui aussi, et secoua la tête en signe de dénégation. Le barman soupira et marmonna un "'Faudrait que j'en rachète..." avant de prendre un verre et l'essuyer avec un vieux torchon.
Carmin lui sourit et s'avança pour s'assoir sur un tabouret devant le barman. Il ne restait plus que deux personnes dans le bar, et l'une d'elles était à moitié assoupie. Il regarda Devun qui l'avait suivit et le regarda dans les yeux.

"Il n'y a plus d'alcool fort, veux-tu boire autre chose, Devun ?"

Carmin avait un petit sourire aux lèvres, il essayait de ne pas penser aux ex-assassins qu'il devrait tuer dans les heures qui suivraient. Toute personne le regardant et ne sachant pas la vérité pourrait penser qu'il était heureux, mais au fond, ce n'était pas vraiment le cas.

Carmin répondit au Roi qu'il avait eu l'intention d'aller chercher les membres de la phalange immédiatement, mais qu'il allait reporter cela suite à la proposition du Roi... Il dit également ne jamais toucher à un alcool fort. Devun, par contre, aimait prendre de temps en temps des boissons plus alcoolisées, mais jamais lorsqu'il était en mission, et encore moins ce soir... Il ne tenait pas à avoir la geule de bois lors des tests des Assassins le lendemain, ou pire encore, à se faire tuer durant la nuit car il avait manqué de vigilance... Le Roi remarqua que Carmin lui souriait, et il lui sourit en retour, avant de répondre.

"Va pour quelque chose de soft alors."

Les deux Assassins sortirent de la salle secrète et remontèrent dans le bar, où il ne restait que deux personnes. Carmin parla un instant à l'aubergiste, lui disant qu'il n'y avait plus d'alcool fort, pour préserver eur couverture. Ensuite, il lui demanda s'il voulait boire quelque chose, étant donné qu'il n'y avait plus d'alcool fort. Il souriait, mais ne semblait pas être tellement heureux. Il devait sans doute penser à la suite des événements...

"Je veux bien une bière, merci. Et toi, que prendras-tu?"

Les deux clients restant dans le bar les regardaient d'un air intrigué, car ils entendaient, à leur façon de parler, que ce n'étaient pas des Assassins de bas étage. Il connaissaient peut-être même Carmin, cela, le Roi n'en savait rien. Mais ils ne devaient pas exactement savoir qui il était, lui, ce qui, au fond, n'était pas plus mal. Devun s'assit sur le tabouret voisin de celui de Carmin, pendant que le barman s'affairait à préparer leur commande. Il posa ensuite leurs boissons devant eux, et, avant de commencer à boire, le Roi se tourna vers le jeune brun et lui demanda:

"Tu fais partie du Clan depuis longtemps, Carmin?"

Devun était intéressé par la réponse de son interlocuteur, et, il fallait l'avouer, un peu curieux de connaître cette personne à qui il avait, d'emblée, fait confiance...

Lorsque Devun demanda à Carmin ce qu'il voulait boire, ce dernier regarda le barman et lui dit qu'un simple verre de vin suffirait. Le barman leur prépara ensuite leur boissons et les posa devant chacun des deux assassins assis au comptoir. Carmin avait porté son verre de vin rouge aux lèvres lorsque le Roi lui demanda si cela faisait longtemps qu'il travaillait pour le Clan des Assassins. Le jeune assassin but une gorgée de sa boisson et posa son verre avant de répondre à Devun sans pour autant quitter les yeux de son verre.

"Cela doit faire à peu près huit ans qu'on m'a recueilli. Te raconter toute mon histoire serait sans doute beaucoup trop long..." Carmin se tourna vers le jeune Roi et lui sourit avant de reprendre la parole. "Mais je pourrais sans doute te raconter ça une autre fois. "

Carmin but une nouvelle gorgée de vin. Il avait lui aussi une question à poser au Roi. Qui était-il exactement ? Il ne l'avait jamais vu auparavant, et voilà qu'il était apparut tout d'un coup, de nulle part... Mais il n'allait pas lui poser comme ça, c'était sans doute beaucoup trop direct. Il reposa son verre et réfléchit quelques instants à la façon de formuler sa question.

"Depuis combien de temps es-tu en ville, Devun ? Je t'avais jamais vu auparavant..."

Le jeune homme avait un sourire aux lèvres. Il était presque sûr que le Roi comprendrait où il voudrait en venir. Laisser la fin de sa phrase en suspend n'était pas innocent, et puis, le sourire qu'il affichait montrait bien qu'il voulait en savoir... plus.

Lorsque le Roi posa sa question à Carmin, ce dernier avait déjà porté son verre à ses lèvres. Il but une gorgée avant de répondre que cela faisait environ huit ans qu'on l'avait recueilli... Deux informations pour le prix d'une, car Devun savait maintenant que Carmin avait été recueilli par son oncle. Se pourrait-il que ce dernier ait pour une fois fait un choix judicieux? Ou bien était-ce une décision indépendante de sa volonté, dont il ne se souciait pas? Lorsque Carmin proposa de lui raconter son histoire une autre fois, le sourire aux lèvres, le Roi acquiesca de la tête.

Après une nouvelle gorgée de vin, Carmin sembla réfléchir intensément. Devun se doutait qu'il avait lui aussi une, voire des, question à lui poser... Ce qu'il fit, en relevant la tête. Il lui demanda depuis combien de temps il était en ville, ne l'ayant jamais vu auparavant... Question qui semblait innocente, mais le ton et le regard de Carmin suggérait qu'il voulait en savoir plus que ce qu'il demandait...

"C'est normal que tu ne m'aies pas vu, je ne suis là que depuis quelques jours... Par contre, j'y ai vécu deux ans dans le passé, il y a douze ans de cela..."

Devun laissa la fin de sa phrase en suspens, montrant qu'il y avait quelque chose à ajouter, mais n'en fit rien. A la place, il prit son verre et but une longue gorgée de bière. Il se demandait si son défunt oncle avait fait apprendre aux jeunes Assassins les personnes successives qui avaient possédé le titre de Roi comme l'avait fait son père, avec lui comme avec tous les autres. Malheureusement, de ces gens qui avaient suivi l'enseignement du père de Devun, il n'en restait que très peu, les autres ayant été écartés par Mercun lors de son ascension au pouvoir... Devun lui-même connaissait encore tous ces noms, qu'il avait encore sur un morceau de papier, écrits de la main de son père, sauf les deux derniers, Mercun et lui...

Enfin, il espérait quand même que Carmin se demanderait pourquoi, par le plus grand des hasards, les deux années qu'il avait passées en ville correspondaient aux deux dernières années du règne de Sheï Saïculo... Le Roi lui fit un sourire amical, l'encourageant à poser une question supplémentaire, s'il en avait une...

Carmin écouta la réponse du Roi en silence et réfléchit à ce qu'il lui dit. Les mentors du jeune assassin lui avaient parlé il y avait longtemps de cela de l'ancien Roi, celui qui avait précédé Mercun. D'après ce qu'ils lui avaient dit, cela devait faire aujourd'hui dans les douze ans qu'il était mort. Date qui, bizarrement, concordait avec ce que Devun lui dit. Le hasard faisait partie de la vie, mais Carmin n'y avait jamais réellement cru. Le jeune homme se permit de boire une gorgée de vin qui, nota-t-il, n'était pas mauvais. Pendant qu'il buvait, il remarqua que Devun lui souriait. Ce sourire était un sourire engageant, invitait Carmin a poser de possibles autres questions. Il reposa son verre, presque vide, sur le comptoir. Ce qu'il allait demander à Devun était un peu osé, mais Carmin aimait le risque.

Ceux qui m'ont recueilli m'avaient parlé de... d'un homme important et, si je ne me trompe pas, sa mort doit remonter à douze ans. Est-ce que tu le connaissais... ? Je ne me souviens pas de son nom, malheureusement...

Carmin avait pris le pied de son verre entre ses doigts pendant qu'il parlait et il jouait à présent avec, il regardait le fond de vin qu'il restait dans le verre en silence. La supposition qu'il avait faite était sans doute idiote, mais toutes les suppositions étaient bonnes à prendre. La manière dont il avait parlé de "l'homme important" montrait qu'il lui vouait un grand respect, d'après ce qu'on lui avait dit, cet homme était un grand Roi et il était respecté parmi ses sujets.

Carmin regarda son Roi dans les yeux en souriant. Il espérait qu'il serait lui aussi un grand Roi, tout comme ce grand homme dont on lui avait parlé lorsqu'il était plus jeune. Peut-être même qu'il serait encore plus grand et encore plus apprécié par les vrais assassins...

Après les paroles de Devun, Carmin était resté un moment silencieux, apparemment en train de réfléchir. Il but une autre gorgée de vin puis reposa son verre, et répondit au Roi que ses mentors -le Roi nota qu'il en avait eu plusieurs et que ce n'était pas le défunt Roi- lui avaient parlé d'un homme important mort il y a une douzaine d'années, dont il ne se souvenait plus du nom... Devun allait remédier à cela. Son père avait effectivement été un homme important, et son nom ne méritait pas d'être méconnu... Carmin avait également demandé s'il le connaissait. Oui, il le connaissait, et même très bien... Pendant qu'il parlait, son interlocuteur avait pris le pied du verre entre ses doigts et jouait avec, comme gêné de poser une telle question... Il regarda ensuite Devun, avec un sourire, mais ce dernier ne pouvait deviner ce qu'il pensait à ce moment...

Mais le Roi était confronté à un nouveau dilemme. Que dire, et qu'éviter de dire à Carmin? Tout d'abord, il devrait bien évidemment lui dire que oui, il avait connu cette personne, et que c'était à cause de sa mort qu'il était parti de la ville... Mais dirait-il qu'il avait failli se faire tuer par Mercun dans sa jeunesse, et qu'il venait de venger son père en tuant ce dernier? Finalement, Devun opta pour un compromis entre les deux.

"J'ai effectivement connu cet homme important dont tu parles. Il se nommait Sheï Saïculo et a régné avant Mercun sur les Assassins. Il a été un bon roi et était apprécié de ses sujets, c'était également un Assassin hors pair... C'était le frère ainé de Mercun. Si j'ai tué ce dernier, c'est pour venger mon... Sheï, que j'appréciais énormément et que je respectais profondément, et reprendre ce qui me revenait de droit..."

Devun était conscient que ses paroles créaient plus de questions qu'elles n'en résolvaient, mais il n'avait pas spécialement envie de parler de manière explicite, et était curieux de voir les questions que ses réponses allaient entraîner chez Carmin... Il souhaitait également voir jusqu'où l'esprit de déduction de ce dernier pouvait aller...

Carmin remarqua que Devun semblait réfléchir intensément, comme si plusieurs choix s'offraient à lui mais qu'il ignorait lequel choisir. Après quelques secondes de réflexion, le Roi lui adressa enfin la parole. Il lui dit qu'il connaissait l'ancien Roi, il lui donna même son nom : Sheï Saïculo, un nom à ne pas oublier, d'après Carmin. D'après ce que Devun lui dit, l'ancien Roi et Mercun avaient un lien de parenté... Carmin écouta attentivement la suite de ce que le nouveau Roi lui dit. Des choses étaient... bizarres dans ce qu'il disait. Ou plutôt, il y avait des choses qui amenaient à réflexion. Déjà, le déterminant possessif que Devun avait utilisé pour parler de Sheï, et ensuite, cette histoire de droit. Carmin se doutait intérieurement que le sentiment qu'avait cité Devun était un euphémisme. Peut-être est-ce quelque chose dans sa voix qui lui faisait penser ça, peut-être... Carmin ne savait pas trop quel question poser. Si Devun cherchait à le perturber, c'était gagné.
Les questions venaient et partaient du cerveau de Carmin, tout comme les hypothèses. Le jeune homme ne savait pas trop quoi lui demander, ou plutôt comment lui demander... Il y avait deux choses principales qu'il voulait savoir : Pourquoi devait-il venger le défunt Roi Sheï et... de quelle façon est-ce que le pouvoir des Assassins lui revenait... ? Avait-il un lien de parenté avec ce Roi ? Ou plutôt ces Rois, vu que Mercun avait lui-même un lien avec Sheï...
L'Assassin plongea à nouveau son regard dans celui de Devun avant de lui parler.

"Je ne t'oblige pas à me répondre mais... avais-tu un lien avec eux, Devun ? Pour que tu puisses revendiquer ce poste et dire qu'il te revient de droit, il doit bien y avoir de cela, n'est-ce pas ?"

Carmin baissa légèrement les yeux en attendant une possible réponse du Roi. Il espérait ne pas l'offenser ou l'exaspérer avec ses questions qui ne le regardaient absolument pas. Mais il était curieux, curieux de savoir qui était vraiment cet homme qui allait les guider à présent...

Un lien de parenté... Carmin venait de demander si le nouveau Roi avait un lien avec les deux anciens. Pendant que Carmin baissait les yeux, un sourire apparut sur les lèvres de Devun. Son interlocuteur avait posé la bonne question... Il n'avait pas un cerveau de raton-laveur atrophié. Pourquoi un raton-laveur atrophié? Le Roi n'en avait vraiment, mais vraiment aucune idée. Toujours souriant, il répondit:

"En effet, j'ai un lien de parenté avec ces personnes... Sheï Saïculo est mon père, ce qui fait de Mercun mon oncle..."

Le sourire du Roi disparut, et ce dernier abaissa légèrement les yeux, envahi par les souvenirs... Par réflexe, il serra le poing, et dans ses yeux brillait une colère sourde. Oui, il avait fait payer son crime à l'ordure qui lui servait d'oncle... Cela ne dura qu'un instant, puis il se relâcha. Néanmoins, lorsqu'il parla, sa voix vibrait, non de tristesse ou de regret, mais de colère en repensant au sort qui avait été réservé à son père...

"Il y a douze ans de cela, mon père a été retrouvé mort dans sa chambre. J'ai également échappé de peu aux assassins envoyés par Mercun..."

Devun eut un petit rire sans joie, puis reprit, comme pour lui-même.

"Quel incapable, Mercun... Déjà à l'époque, il savait qu'il n'était pas capable de tuer mon père, alors il a payé d'autres assassins pour le faire. Quant à moi, il m'a sous-estimé... Il ne méritait pas d'être Roi. Il ne l'est resté que parce qu'il payait suffisamment les autres Assassins pour qu'on ne s'attaque pas à lui..."

Puis, Devun se rendit compte de la manière dont il parlait de l'ancien Roi, et regarda d'un air légèrement inquiet autour de lui, puis soupira très légèrement de soulagement: Il ne restait qu'une personne dans le bar, ivre morte, endormie profondément sur sa chaise. Il se rendit compte également qu'il s'était un peu emporté, sur ce coup-là... Il se passa une main sur le visage, expirant longuement, puis but d'une traite ce qui lui restait de bière.

*Qu'est-ce qui m'arrive? D'habitude, quand je parle de mon père, je ne m'emporte pas comme cela... C'est peut-être le fait d'être revenu ici, à Memoris, dans la Cachette des Assassins? Oui, c'est certainement cela...*

Quoi qu'il en soit, le Roi avait fini par retrouver son calme, et ce fut sur d'un ton naturel, quoiqu'un peu contrit, qu'il s'adressa ensuite à Carmin.

"Excuse-moi, je me suis un peu emporté..."

Lorsque Devun dit à Carmin qu'il avait en effet un lien de parenté avec les deux anciens Rois, ce dernier ne put s'empêcher de relever les yeux et de regarder Devun. Il n'était pas vraiment surpris que ce soit le cas, il était plutôt surpris qu'il lui dise. Lorsque le jeune Roi eut finit sa phrase, Carmin remarqua qu'il serait un poing. Il baissa à présent les yeux. Il devait se rappeler de quelque chose, quelque chose qui ne devait pas être heureux. Mais en même temps, Carmin ne voyait pas pourquoi Devun devrait se réjouir de la mort de son père... Devun déserra bien vite le poing et recommença à parler, mais le timbre de sa voix était différent, comme si une colère cachée venait de se réveiller au fond de Devun. Carmin ne pût s'empêcher d'avoir un sourire triste. Il ne voulait pas vraiment s'imaginer à la place de Devun, même s'il avait perdu contact avec ses parents depuis un bon moment déjà, il n'aimerait pas qu'ils soient assassinés...
Le roi rigola ensuite avant de reprendre la parole, mais le rire qu'il avait était dépourvu de joie. Carmin écouta son Roi -ou plutôt son nouvel ami... ?- en silence. Ses yeux posés sur lui. Son regard contenait une certaine peine justifiée envers Devun. Mais il ne le pensait pas pour autant "pauvre". Cette épreuve l'avait sans aucun doute rendu plus fort qu'il ne l'aurait été en temps normal...
Le Roi lui demanda ensuite de l'excuser car il s'était emporter. Mais pour Carmin, le Roi n'avait pas à s'excuser, il avait entièrement le droit de dire ce qu'il avait sur le coeur, même si ça impliquait de dire des choses pas vraiment sympathiques sur son prédécesseur. Carmin se retourna vers son Roi avant de lui parler. Il souriait. Son sourire était... affectueux.

"Je ne t'excuserais pas, Devun... Tu n'as rien fait de mal que sache, je me trompe ?"

Le sourire qu'il affichait montrait que pour lui, le Roi n'avait aucun tort et qu'il n'avait même pas besoin de répondre à sa question. Carmin but la fin de son verre de vin et le posa devant le barman avec une pièce qu'il sortit de sa poche. L'or n'était pas la seule façon de payer à Memoris, mais il savait que le patron du Vieux Rat adorait tout ce brillait et avait de la valeur. La pièce était largement suffisante pour payer le verre de vin qu'il avait commandé et la bière de Devun.
Carmin regarda l'horloge électrique qui était accrochée au mur, il commençait à se faire tard et il devait pouvoir retrouver les assassins pour la phalange. Carmin regarda son Roi avant de lui parler.

"Il se fait tard, je pense que je vais devoir y aller... À quelle heure veux-tu que je te retrouve demain ? Et où veux-tu que je te retrouve ? "

Lorsqu'il eut fini de parler, Devun remarqua que son ami le regardait, un sourire affectueux aux lèvres. Il lui dit qu'il ne l'excuserait pas, car il n'avait rien fait de mal... Le Roi acquiesca de la tête, un léger sourire flottant sur ses lèvres. Il était vraiment heureux d'avoir trouvé un Assassin comme Carmin, qui partageait ses idées et qui, semblait-il, le comprenait... Il termina son verre de vin et posa en même temps une pièce d'or sur la table. Devun était tout à fait prêt à payer sa boisson, mais le barman empocha l'argent et leur dit que tout était réglé...

Le Roi remarqua que le regard de Carmin était fixé sur l'horloge électrique, qui affichait maintenant une heure tardive. Il dit qu'il se faisait tard, et qu'il devrait y aller... Effectivement, il devait encore rassembler les membres de la Phalange pour le lendemain, Devun gardait cela à l'esprit... Mais quand et où allaient-ils se retrouver? C'était une excellente question...

"Hum... Une heure, devant le Hall de Gloire, cela te convient-il? Viens avec les autres membres de la phalange, si possible..."

Le Roi se leva, repoussant ton tabouret en arrière. Le bruit réveilla en sursaut le dernier ivrogne présent dans le bar, qui regarda partout d'un air affolé, en tâtonnant à sa ceinture, sans doute pour chercher son couteau (couteau qui, en passant, était posé sur la table juste devant lui). Devun ne put s'empêcher de rire à cette vue, et il entendit Carmin faire de même.

"Merci pour la boisson, Carmin."

Il ajouta, ne sachant pas très bien comment se comporter pour dire au revoir à son nouvel ami.

"Eh bien, à demain alors."

Devun proposa l'heure du rendez-vous à une heure. Ça serait possible, un peu serré pour trouver tout les assassins dont il avait besoin mais ça serait possible. Il montra son "accord" au Roi en branlant du chef. Devun se leva pendant que Carmin jetait un coup d'oeil dans la salle. La dernière personne à part eux deux et le barman était un homme qui s'était assoupi en laissant une lame sur la table. Le bruit que Devun fit en se levant réveilla en sursaut le vieux bougre qui se sentit comme agressé. Il se mit à chercher quelque chose au niveau de sa ceinture mais ne trouvait pas ce qu'il cherchait. Carmin se doutait que ce devait être la lame posée sur la table et il ne put s'empêcher de trouver la scène comique. Le Roi se retourna et le remercia pour la boisson qu'il avait payer avant de le saluer.

Carmin, qui était toujours assit, se leva de son tabouret et regarda Devun avec un sourire franc. Il espérait qu'il s'entendrait le plus longtemps possible avec cet homme qu'il venait à peine de rencontrer depuis quelques heures.

Je te remercie de m'avoir proposer de boire un verre avec toi. Et je suis heureux d'en avoir appris plus sur toi, mon ami.

C'était sans doute la première fois qu'il avait confiance aussi vite en quelqu'un et qu'il l'appréciait. Mais Devun semblait avoir quelque chose que les autres n'avaient pas. Peut-être était-ce ce que l'on appelle le charisme, peut-être pas...
Il inclina la tête devant son Roi et se retourna en faisant un signe de la main au barman.
Il s'approcha de l'homme qui semblait toujours chercher son couteau. Il prit la lame qui trainait sur la table entre ses doigts et tendit la poignée à l'homme qui l'a pris aussitôt et la rangea, l'air légèrement penaud. Carmin sourit quitta le bar après avoir jeté un dernier regard sur son Roi. Il espérait vraiment qu'il ne lui arriverait rien...

|En direction de... quelque part.|

Carmin remercia le Roi pour l'invitation, l'appelant "mon ami". Le sourire de ce dernier se fit plus large, il était heureux que Carmin le considère déjà comme son ami, tout comme lui-même le considérait... Son ami inclina la tête devant lui pour le saluer, fit signe au barman et rendit son couteau à l'ivrogne, qui le regarda d'un air penaud. Devun dut se retenir pour ne pas rire à nouveau...

Carmin lui jeta un dernier regard avant de sortir du bar. Un regard qui voulait à la fois tout dire et rien dire. Devun ne sut que répondre, et se contenta de le regarder lui aussi, jusqu'à ce qu'il passe la porte. A son tour, il se leva. Il s'adressa au barman et au dernier ivrogne, qui le regardait d'un air bizarre.

"Eh bien, au revoir"

Puis il sortit à son tour. N'ayant pas envie d'employer les rues, car il était trop simple d'y tendre un guet-apens (orthographe? ôO), il escalada la façade pour passer par les toits. Il rentra dans sa suite par les fenêtres, et après avoir vérifié qu'il était impossible pour quelqu'un d'y entrer, se coucha. La journée serait longue demain...

[On continue dans l'Asdrome?]